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S’installer comme commissaire-priseur
Qu’est-ce que le métier de commissaire-priseur ?
Le commissaire-priseur est le professionnel indispensable pour mener à bien une enchère publique. En effet, c’est à lui que revient l’inventaire mais aussi l’expertise des biens à vendre. Des biens qui peuvent être extrêmement variés puisque son expertise concerne tout objet quel qu’il soit, du simple bibelot jusqu’à l’œuvre d’art. L’art, un vaste domaine à propos duquel le commissaire-priseur se doit ainsi d’être extrêmement qualifié. Seuls les biens immobiliers échappent à son expertise, leur gestion étant réservée aux notaires. Notons également que les biens vendus par un commissaire-priseur ne lui reviennent pas ; la vente est réalisée pour le compte de particuliers, il s’agit donc d’un acte civil.
Or depuis la réforme du 10 juillet 2000 (loi n°2000-642) la loi distingue deux types de ventes : la vente judiciaire et la vente volontaire. A fortiori, la loi distingue également deux catégories de commissaires-priseurs : ceux qui exercent au sein d’une société de forme commerciale, et les commissaires-priseurs judiciaires. Ces derniers sont nommés par arrêtés du Garde des Sceaux ; ils interviennent ainsi en qualité d’officiers ministériels. À ce titre, ils sont les seuls professionnels habilités à diriger des ventes judiciaires, c’est-à-dire des ventes d’objets saisis lors de redressements voire même de liquidations judiciaires.
Les commissaires-priseurs exerçant au sein de sociétés commerciales sont pour leur part chargés de l’organisation des ventes dites volontaires, autrement dit des ventes nées de la demande d’un particulier. Lors des ventes d’objets exceptionnels, le commissaire-priseur peut choisir de constituer un catalogue ou même d’organiser une exposition afin de présenter et de valoriser les objets mis en vente. Ce fut par exemple le cas en janvier 2019 lors de la vente intitulée « Yves Saint Laurent - Catherine Deneuve », pour laquelle la commissaire-priseur Camille de Foresta avait mis en place une exposition qui avait été particulièrement médiatisée.
Quelles sont les spécificités du métier de commissaire-priseur ?
Le parcours pour devenir commissaire-priseur est très spécifique : il nécessite un double diplôme, en droit et en histoire de l’art (ou en arts appliqués, arts plastiques ou archéologie). L’un de ces cursus doit forcément correspondre à un bac+3 et l’autre à un bac+2, a minima. En ce qui est de la formation dans le domaine des arts, elle peut s’acquérir ailleurs qu’à l’université ; à l’École du Louvre ou dans des institutions privées telles que la Christie's Education.
Toujours est-il qu’une fois ce double cursus réalisé, il reste aux candidats un dernier examen : celui qui leur donnera accès au stage de commissaire-priseur. Ce n’est qu’une fois réussi que les apprenants auront la possibilité d’effectuer un stage de deux ans, rémunéré, auprès de commissaires-priseurs professionnels. Ils auront alors l’habilitation à diriger des ventes volontaires, et pourront se spécialiser ensuite dans les ventes judiciaires par l’obtention d’un examen spécifique.
Cela dit, la voie universitaire n’est pas la seule envisageable pour devenir commissaire-priseur. Après 7 années en tant que clerc ou salarié au sein d'un office de ventes volontaires, il est en effet possible de passer un examen d'aptitude volontaire, puis judiciaire. Mais quel que soit son choix de parcours, le commissaire-priseur doit être muni de qualités indispensables : un certain talent d’acteur (les ventes aux enchères ayant forcément un aspect proche du spectacle dans leur mise en scène), d’animateur (à lui de créer l’atmosphère adéquate !), sans oublier le sens du commerce et un goût certain pour l’Histoire.
Enfin, force est de constater que le métier de commissaire-priseur connaît actuellement une mutation sans précédent. Le numérique est effectivement en train de révolutionner son quotidien, comme nous le prouve une fois encore l’exemple de la vente des habits de Catherine Deneuve. Sur les 248 lots qui avaient été proposés à la vente, 140 l’ont été exclusivement en ligne. Autrement dit, il y avait plus de biens proposés sur Internet que dans la salle des ventes ! Bien qu’exceptionnelle, cette vente aux enchères est à l’image des bouleversements qui impactent la profession, nés de l’arrivée des plateformes de vente aux enchères en ligne. Or, même si les commissaires-priseurs peuvent légitimement se sentir menacés, la profession n’a pas vocation à disparaître. Internet peut même les aider à valoriser leurs compétences. Ce sont en effet de véritables « tiers de confiance », capables de fournir tous les documents administratifs qui attestent de l’état ou de la valeur du bien en question, comme par exemple les certificats d’authenticité. Ils sont ainsi les professionnels les mieux placés pour rassurer le potentiel acheteur en ligne. De plus, le web a pour avantage d’être une vitrine incroyable pour leurs expositions, qui attirent ainsi un nombre croissant d’acheteurs potentiels, dont certains sont pourtant peu habitués à fréquenter les salles des ventes.